Tourisme Charlevoix

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14 octobre 2020Tourisme Charlevoix

Dans la peau d’un insulaire

Cet article fait partie d’une série de textes rédigés par des membres de l’équipe de Tourisme Charlevoix qui vous partagent leur passion pour la région. Cette semaine, Serge Bergeron, responsable du bureau d’information touristique de Charlevoix, vous révèle ses secrets entourant la vie sur l’Isle-aux-Coudres.

Naitre dans Charlevoix fut pour moi une grande chance! C’est précisément sur la petite bande de terre de 23 kilomètres située en plein milieu du fleuve que j’ai vécu toute mon enfance. Travailler pour Tourisme Charlevoix m’a permis de réaliser que l’Isle-aux-Coudres est très prisée par les gens qui explorent la région et j’adore la faire découvrir à nos visiteurs.

Vivre sur l’Isle-aux-Coudres m’apporte une tranquillité d’esprit que je retrouve rarement ailleurs. J’ai d’ailleurs pris la décision de rester dans cet environnement unique pour y élever ma fille. Aujourd’hui, je souhaite par-dessus tout transmettre à mes deux petits-enfants le sentiment d’appartenance que j’ai envers ma terre natale. J’aimerais qu’ils puissent s’imprégner de l’immensité du fleuve qui est à nos pieds et réaliser l’existence paisible qu’il est possible d’y avoir.

Souvent, quand je raconte aux visiteurs qui s’arrêtent dans les bureaux d’information touristique que je réside sur une île accessible seulement par bateau, plusieurs questions leurs brûlent les lèvres. Voici donc un aperçu du mode de vie quotidien d’un insulaire.

Une vie quelque peu différente

L’aspect le plus important et le plus fascinant pour les non-insulaires concerne le transport jusqu’à la rive. C’est sur le traversier effectuant la liaison entre l’Isle-aux-Coudres et Saint Joseph-de-la-Rive que je mets les pieds à tous les jours. Rien de mieux que de commencer sa journée en respirant l’air salin émanant du fleuve Saint-Laurent sur un bateau qui est devenu tellement familier au fil des ans.

L’horaire précis des traversiers suscite toujours quelques questions. D’abord, il faut savoir qu’en période estivale deux navires font la liaison en alternance toutes les 30 minutes, ce qui simplifie les trajets. Pour le reste de l’année, c’est avec le temps que j’ai fini par apprendre l’heure des départs sur le bout de mes doigts. Même si le bateau ne se changera pas en citrouille, habiter sur l’Isle laisse entendre que je dois obligatoirement revenir chez moi avant minuit. Eh oui, le dernier passage est à 23h30!

© Tourisme Charlevoix, Raphaël Bilodeau

Et l’hiver? Le traversier est construit pour faire face au rude climat québécois et sa force fait en sorte que celui-ci se déplace aisément entre les glaciers. Il n’y a donc jamais de soucis pour sillonner le fleuve en toute sécurité peu importe la saison.

Vous le devinerez, avec le nombre de trajets que je cumule, les matelots et les capitaines sont désormais de bons amis.

Avant de conclure sur le transport, j’entends presque certains d’entre vous demander comment se déroule une situation urgente! D’abord, il faut savoir qu’une ambulance et des paramédics sont en permanence sur l’île. Au moindre transfert urgent vers l’hôpital le plus proche, un bateau entier se trouve sollicité pour assurer la liaison avec la rive.

© Tourisme Charlevoix, Audrée Bélanger

Un tout petit village

Un avantage (selon moi!) d’être un habitant de l’Isle-aux-Coudres est de connaitre presque tout le monde. Nos voisins sont aussi des amis, ces relations se trouvant bonifiées par les promenades et les rencontres avec les enfants de l’entourage. L’entraide dans une si petite communauté d’environ mille personnes est très grande.

Quant aux services disponibles sur l’île, je suis rarement pris au dépourvu! Besoin de pain Direction la Boulangerie Bouchard où madame Noëlle-Ange m’offre une miche fraiche. Une fringale? Le Corylus m’accueille pour un délicieux plat avec une vue sur le fleuve aux allures de cartes postales. Et pour le dessert? Aux fruits du Biscuitier est la place idéale pour satisfaire la dent sucrée. Le privilège, c’est aussi de pouvoir discuter en tout temps avec les propriétaires.

© Tourisme Charlevoix, Raphaël Bilodeau, Le Corylus

Un marsouin d’origine

Plusieurs légendes entourent l’origine du blason populaire des habitants de l’Isle. En fait, le nom des Marsouins tire ses racines de la chasse au béluga, qui était autorisée à l’époque. Le béluga et le marsouin étaient difficiles à différencier et les insulaires possédaient peu de connaissances sur les cétacés, ce qui explique l’appellation. Les pêcheurs récoltaient l’huile provenant de la graisse des mammifères afin d’assouplir le cuir de leurs bottes. Une odeur forte accompagnait ces derniers lors de leurs sorties en ville, ce qui leur aurait valu le surnom moqueur de Marsouin.

En espérant vous avoir donné envie de visiter mon île pour y découvrir, à votre tour ses beautés et ses chaleureux habitants. Ne manquez surtout pas le bateau!

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